Bernard de la Villardière : « Le tabou au sujet des énergies renouvelables est en train de se briser »
Comme l’explique Bernard de la Villardière, aujourd’hui les Français ont une moins bonne image des énergies renouvelables. « Le tabou est en train de se briser. Il y a quelques mois, quand on avait imaginé cette émission, il n’y avait pas encore ce revirement de l’opinion. En ce moment, il y a un vrai virage.
En France, la réflexion sur la place des énergies renouvelables est menée d’une manière doctrinaire, c’est pensé dans les cabinets, dans les ministères, et on se moque un peu des gens qui vivent dans les territoires. Les écolos des villes adorent les éoliennes, alors que les écolos des champs… il y a plein d’associations de défense de l’environnement dans les territoires !«
« En 20 ans, la taxe censée financer les énergies renouvelables a augmenté de 650% »
Selon Bernard de la Villardière, les énergies renouvelables se développent en France sans garde-fous. « Il n’y a pas de surveillance. Et puis, il y a cette course aux énergies renouvelables, qui a un aspect louable. L’État, pour soutenir le développement de ces énergies vertes, garantit le cours de l’électricité. Et c’est nous qui payons en fin de compte. Sur votre facture d’électricité, en bas de page, il y a une taxe spécifique pour le développement des énergies éoliennes. Depuis la mise en place de cette taxe il y a 20 ans, son taux a augmenté de 650%.
Pour fabriquer des panneaux solaires, il faut un minerai, la silice. La Chine est à 80% le fournisseur mondial de la silice pour la construction de panneaux solaires. Pour son extraction, qui se passe principalement dans la province de Xinjiang, on utilise la main d’œuvre des Ouïghours, qui travaillent dans des conditions d’esclavage, c’est du travail forcé. Ensuite, dans les usines, quand on transforme la silice en silicium pour fabriquer des panneaux solaires, il faut énormément de produits chimiques. Ceux-ci sont ensuite jetés dans la rivière et dégagent énormément de gaz toxiques, ce qui pollue une ville entière.«
« Engie et Iberdrola n’ont pas voulu répondre à nos questions »
« On a essayé d’interviewer Barbara Pompili, mais elle a refusé. Pendant de longs mois, on a insisté auprès de son cabinet pour qu’elle nous reçoive. Et tout comme les grands opérateurs d’éoliennes en France, notamment Engie et Iberdrola, elle n’a pas voulu répondre à nos questions. Engie et Iberdrola se sont réveillés récemment, il y a deux jours, quand on a passé la bande-annonce et le communiqué de presse. Mais c’était trop tard, car l’émission, elle est en boîte« , a raconté Bernard de la Villardière.